14 avril 2024
Par Paul-Robert Raymond, Le Soleil
Depuis l’annonce du gouvernement fédéral, en avril 2023, d’inclure Chantier Davie dans la Stratégie nationale de construction navale (SNCN), il y a lieu de se demander si la modernisation des installations a des retards ou non. Selon la direction de l’entreprise de Lévis, le dossier suit son cours et ne se fait pas dans la précipitation.
«D’abord, il faut clarifier que les fonds ont déjà été annoncés le jour de l’annonce de l’inclusion de Davie dans la SNCN. Nous faisons les choses dans l’ordre et dans le respect des fonds publics. Le processus de sélection de notre partenaire de conception-construction suit son cours. Nous soulignons que ce plan doit aussi tenir compte des besoins du client principal du chantier, le gouvernement du Canada», répond par courriel Pascale Tabet, vice-présidente responsable de l’amélioration du chantier et de l’intégration.
«Davie prend soin d’arrimer son projet d’expansion avec les échéanciers des contrats à venir du gouvernement du Canada. Cela permettra une montée en puissance graduelle des effectifs et évitera une sous-utilisation temporaire des infrastructures.» — Pascale Tabet, vice-présidente responsable de l’amélioration du chantier et de l’intégration à la Davie
«Notre objectif est de faire coïncider la fin de notre projet d’expansion avec le début de la construction des brise-glaces et traversiers. Cette démarche délibérée s’inscrit dans l’engagement de Davie envers l’efficacité et le respect scrupuleux des fonds publics», ajoute Mme Tabet.
Les responsables du chantier maritime expliquent que l’appel de propositions pour la modernisation a été publié à la fin de 2023. La remise des propositions par les candidats est prévue pour cet été, en juillet 2024. Sans nommer qui sont les candidats potentiels, il s’agit de «grands joueurs dans le monde de la construction et du génie civil», selon Mme Tabet.
Études
Elle ajoute que, depuis l’annonce d’avril 2023, le chantier n’a pas chômé. «Davie a entre autres terminé des études des bâtiments, des études environnementales sur la faune et la flore, ainsi que des évaluations géotechniques. Présentement, nous sommes en train d’évaluer des propositions reçues pour certains des équipements de production à long délai de livraison pour lesquels Davie a lancé l’appel de propositions», énumère-t-elle.
Certains éléments du chantier ont été démolis, comme les deux grues ainsi que leur tunnel sur lequel elles se déplaçaient. Ces grues servaient à soulever des matériaux nécessaires à la fabrication et à la réparation de navires. Le chantier maritime avait évalué que les grues avaient dépassé leur durée de vie utile.
Outre la démolition des grues, la plupart des bâtiments actuels seront rénovés et rééquipés en vue des prochains contrats, selon la direction du chantier maritime. La Davie compte sur un appui financier du gouvernement du Québec de 519 millions pour son projet d’agrandissement, qui totalise 840 millions.
«L’approche de Davie est de toujours bien faire les choses. Pour la suite, notre projet d’expansion des infrastructures du chantier Davie fera de Lévis et la grande région de Québec un des pôles mondiaux de la construction navale opérant dans l’Arctique», conclut Mme Tabet.
Contribution de Helsinki Shipyard
Rappelons que la Davie s’est vue attribuer, il y a près de deux semaines, un contrat de 19 millions pour la conception des six navires des futurs brise-glaces de programme canadien.
Est-ce que Davie fera appel à des ressources du chantier Helsinki Shipyard qu’elle a récemment acquis auprès d’intérêts russes? Marcel Poulin, directeur aux affaires externes et participation industrielle à la Davie, se fait rassurant quant à une possible participation des ressources finlandaises dans le dossier.
«L’acquisition du chantier d’Helsinki permettra de miser sur savoir-faire unique de la Finlande pour transférer à Davie les connaissances spécialisées d’Helsinki en matière de conception et de fabrication de brise-glace, avec le but d’accélérer l’exécution des travaux de la SNCN au chantier naval de Lévis», affirme-t-il.
«Cette accélération prévue à Lévis permettra de faire travailler nos employés plus rapidement, d’accroître les opportunités pour notre chaîne d’approvisionnement québécoise, et de livrer des navires d’une qualité exceptionnelle dans les délais et les budgets prévus.»